Les riverains préoccupés par le départ du CFA

Publié le 22 Janvier 2013

Dans deux ans, le centre de formation des apprentis cèdera la place à une centaine de logements. La deuxième réunion de concertation aura lieu ce soir.

Boulevard Albert 1er, hier. Le CFA qui doit être transféré à Bordeaux-Lac libérera un terrain d'1, 8 hectares qui pourra accueillir une centaine de logements..
Boulevard Albert 1er, hier. Le CFA qui doit être transféré à Bordeaux-Lac libérera un terrain d'1, 8 hectares qui pourra accueillir une centaine de logements.. (photo Fabien Cottereau)

En septembre 2015, le CFA, centre de formation des apprentis de la Chambre de métiers, doit déménager à Bordeaux-Lac. « L'idéal serait de faire la rentrée scolaire dans nos nouveaux locaux », espère son directeur Pierre Poli. « Ce transfert permettrait de rapprocher nos pôles automobile et coiffure esthétique, restés sur le boulevard Albert 1er, du pôle alimentaire, déjà installé là-bas. Et donc de regrouper nos 900 élèves. »

Car le bâtiment qui longe les boulevards, et qui hébergea auparavant la fabrique d'allumettes Seita, est devenu vétuste. « Nous l'avions acquis dans les années 70 et il est mal adapté aux nouvelles exigences pédagogiques. Nous avons acheté à la CUB un terrain de 17 000 m² près du Palais des congrès. Le Conseil régional et l'association nationale de la formation automobile nous ont bien soutenus sur le plan financier. » La vente du foncier actuel (1,8 hectare) entrera bien sûr dans le budget consacré à la réalisation du projet et donc à la reconstruction de nouveaux locaux à Bordeaux-Nord.

Une rue traversante

La Chambre de métiers va lancer un appel d'offres. Un cahier des charges sera intégré à la vente pour tenir compte des préconisations des habitants du quartier. C'est dans cet esprit qu'une première réunion de concertation s'est déroulée le 20 décembre, avec les riverains, les commerçants et les représentants de la mairie.

« Ce terrain peut accueillir une centaine de logements mais nous ne voulons pas d'une densification intensive. D'ailleurs la réglementation dans ce secteur impose de ne pas dépasser 12 mètres de hauteur. Mais nous voulons aller plus loin en essayant de voir comment on peut aménager cette immense parcelle dans l'intérêt du quartier », assure Fabien Robert, maire adjoint en charge du secteur Saint-Genès/Nansouty/Saint-Michel. « Lors de la première réunion, les habitants ont par exemple évoqué les déplacements et suggéré la possibilité de créer une rue traversante entre le boulevard et la place André-Récapet », note Alain Moga, maire adjoint en charge du secteur sud.

De plus en plus de familles

Au cours de cette rencontre qui a rassemblé 160 personnes, de nombreuses interrogations ont surgi de la discussion. « Ce quartier de Bordeaux accueille de plus en plus de familles et les futurs logements en amèneront de nouvelles. Une autre question peut se poser en matière de petite enfance », reprend Fabien Robert. « Pourquoi ne pas envisager la création d'une maison d'assistantes maternelles ? ».

Alain Moga en reconnaît le bien-fondé : « On souhaite décongestionner les écoles du cours de la Somme et de Nansouty. Cette idée irait dans ce sens. »

Autre sujet d'inquiétude, récurrent celui-là : la circulation dans ce secteur de la barrière de Toulouse où le trafic est très dense et où les automobilistes rivalisent d'imagination pour emprunter des itinéraires de délestage qui évitent le carrefour. « Un plan de circulation peut faire l'objet d'une concertation au cours de cette année », avance Fabien Robert.

« Pas n'importe quoi ! »

Autant de points que soulève Dominique Hoffman, présidente de l'association Cauderes : « D'accord pour les logements qui permettent de densifier pour éviter l'étalement urbain. Mais on ne veut pas n'importe quoi ! On a eu de belles horreurs avec la résidence et l'extension de la maison de retraite à la barrière de Toulouse. Ras-le-bol du béton. Et qui dit familles, dit équipements collectifs, à commencer par une école. Il faudra aussi des espaces verts et une refonte totale du plan de circulation dans les petites rues et sur la route de Toulouse. On pense à des sens uniques, des trottoirs à refaire, des pistes cyclables à créer. » La présidente de Cauderes regrette la disparition du CFA : « Les jeunes faisaient partie du décor. »

C'est aussi l'avis de Thierry Taillandier, patron du restaurant « La pizza », très fréquenté par les élèves : « Ils viennent chez moi depuis vingt ans. C'était une bonne chose. On aura une autre clientèle car la barrière bouge de plus en plus. »

Des sujets qui reviendront sur le tapis, aujourd'hui, lors de la réunion de concertation.

Réunion ce soir, 22 janvier, de 18 h 30 à 20 heures, dans la salle de réception du CFA, 35 boulevard Albert 1er.

Sud Ouest du 22 janvier 2013, édition Bordeaux

Rédigé par jean

Publié dans #Le quartier

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